PRESENTATION

Katarina a 44 ans, elle est mariée depuis dix ans et a un fils de six ans. Elle a habité Suva, la capitale des Fidji, sur l’île de Viti Levu, pendant longtemps mais elle a décidé de déménager à Sabeto, sur la même île, où elle habite depuis un an, près de sa ferme.

Son mari travaille toujours à Suva. Il fait la navette et rentre tous les quinze jours. Katarina est seule dans les champs avec son fils Samu de 7 ans, qui lui tient compagnie lorsqu’il sort de l’école.

SON HISTOIRE

Katarina est allée à l’école à Suva et y a appris à lire, écrire et compter.

Elle a commencé à travailler à 20 ans, comme agent d’entretien, dans un hôtel. Elle est agricultrice depuis un an et cultive le manioc et les papayes. Elle vend sa production sur les marchés locaux.

Ses grands-mères et sa mère vivaient dans leur village natal mais ne travaillaient pas.

C’est son mari qui lui a appris le métier d’agricultrice. Pour l’instant, elle loue les terres qu’elle cultive mais elle aimerait bien devenir propriétaire. Comme elle débute, il est plus facile, pour elle, de payer la location de la terre. Elle doit verser 170$ fidjiens (environ 70 euros) tous les six mois. Katarina a deux employés qui l’aident dans les champs.

SA JOURNEE DE TRAVAIL

Katarina se lève à 4h du matin. Puis elle prie, cuisine le petit-déjeuner pour son fils et se prépare pour aller dans ses champs où elle arrache les mauvaises herbes, plante de nouveaux produits et récolte ceux qui sont mûrs. Après le déjeuner, elle rentre chez elle, récupère son fils à l’école et prépare le dîner. Elle habite pour l’instant chez sa nièce avec qui elle partage la maison. Elle passe donc un peu de temps avec elle et sa famille, se couche tôt, vers 20h.

LA SATISFACTION DU TRAVAIL ACCOMPLI

Ce qu’elle apprécie dans son travail: elle a acquis plus de force physique et surtout elle peut subvenir aux besoins de sa famille.

Ce qu’elle trouve le plus décourageant: après avoir vendu ses produits, elle doit payer ses travailleurs et au final il ne lui reste que peu d’argent.

Quant à son moment préféré de la journée : c’est tôt le matin pour travailler dur lorsqu’il fait encore frais et que le soleil ne frappe pas trop fort.

Elle trouve que le travail de la terre est malgré tout très difficile.

Il y a un an, les herbes et buissons étaient partout. Aujourd’hui, lorsqu’elle regarde la parcelle de terre qu’elle cultive, elle y voit le fruit de son travail: les plants de manioc et les papayers. Elle a accompli un énorme travail, sans la moindre aide financière. Elle a dû économiser et repartir de zéro.

Maintenant, elle arrive à gagner 170$ fidjiens par semaine en moyenne (environ 70 euros) mais doit payer ses employés. Au final, elle garde seulement 50$ pour elle (environ 20 euros).

SON ENGAGEMENT EN TANT QU’AGRICULTRICE

Elle pourrait améliorer ses conditions de travail en recevant de l’aide du ministère de l’agriculture, notamment des graines.

Elle a besoin de plus d’équipements et notamment d’un tracteur mais elle n’a pas les économies pour en acheter un. Elle ne dispose que de trois outils : un râteau, une machette et une pelle.

Katarina ne voit pas de différence entre un homme agriculteur et une femme agricultrice. Pour elle, le travail est le même. Pour qu’une femme agricultrice réussisse, il lui faut être engagée, patiente et passionnée.

En revanche, elle est persuadée que les femmes ont énormément d’idées, la capacité à développer de nouvelles techniques et à diriger des employés. Mais il lui faudrait plus d’argent pour avoir plus de marge de manœuvre. Pour l’instant, elle ne peut développer davantage son activité.

Toute son énergie est à présent dédiée au travail dans les champs et à l’abondance de ses récoltes. Elle y a investi beaucoup de temps, d’énergie et d’argent et souhaite vraiment en tirer un profit croissant.

LA CUISINE DE KATARINA

Elle cuisine beaucoup le manioc qu’elle cultive. Comme encas, par exemple, un gratin de manioc avec du sucre et du lait de coco, accompagné d’un thé. C’est toujours elle qui cuisine à la maison et a tout appris de sa mère.

Elle achète les produits qu’elle ne cultive pas au marché local et aime bien accompagner le manioc de poisson frais.

SES ASPIRATIONS

Elle aimerait vraiment pouvoir subvenir aux études de son fils et avoir une maison à elle près de la ferme. Elle souhaiterait également que son mari puisse prendre sa retraite de manière confortable et qu’ils ne soient pas dans le besoin.

Katarina est très fière d’être une femme agricultrice. Son travail la comble mais elle pense parfois à une seconde activité pour assurer un peu plus de revenus et vivre plus confortablement.

Elle souhaiterait que son fils devienne agriculteur. Elle a déjà commencé à lui faire partager son savoir et espère lui donner l’envie de suivre ses pas.

Ses rêves : qu’un jour ses champs soient assez prospères pour avoir suffisamment de revenus, vivre dans une jolie maison attenante à ses terres et avoir des employés qu’elle dirigerait.

Elle n’a pas de regrets mais une peur : être malade et dépendante car elle souhaite pouvoir mener cette vie encore bien longtemps.

EN HARMONIE AVEC CE QU’ELLE A ENTREPRIS

Katarina accorde une grande importance à la terre qui lui permet de vivre et qui devrait aussi lui permettre de construire la petite maison de ses rêves.

Elle est heureuse de la vie qu’elle mène et se sent en paix avec elle-même.

Le message qu’elle aimerait transmettre : les femmes peuvent être agricultrices. Il suffit de s’engager, d’être courageuse et de vouloir subvenir aux besoins de sa famille.

Katarina a visité quelques îles des Fidji mais elle aimerait visiter d’autres pays. Pour l’instant elle continue l’aventure qu’elle a entreprise, il y a un an, en lançant seule sa propre exploitation.